La tradition voulait que lon porte sur soi un couteau. Appelé JangDo, couteau ornemental, il existe pour homme comme pour femme. Il se portait, dans une poche,dans la jambe du pantalon ou dans la veste du hanbok. Dorigine très ancienne, il fut popularisé à lépoque de Koryo (918-1392). Il devint un accessoire indispensable et un cadeau de mariage recherché.
L EunJangDo, fait avec des feuilles dargent (Eun) gravées est connu pour être le symbole de la chasteté, ou de la fidélité, de la femme coréenne.
Le couteau des hommes,plus long, contient des baguettes également en argent. Largent en effet servait de révélateur de poison, puisque les baguettes noircissaient à son contact.
Il faut entre 15 et 18 heures de travail pour fabriquer cet entièrement objet fait main.
Soit pour un artisan moins de 200 pièces produites par an. Chaque objet est donc unique.
Le procédé reste traditionnel : après avoir fondu des blocs dargent pur dans un four et les avoir porté à une température de 1000 degrés, largent est réduit en feuilles denviron 0,6 millimètre à laide dun maillet.
Puis avec un couteau ou un stylet, lartisan grave des dessins sur ce qui constituera le manche et lembout du couteau : un dragon ou une grue, les quatre plantes à la base de la peinture orientales - orchidée, chrysanthème, bambou et prunier - . Puis sur ce qui sera le renfort de la partie médiane en argent, fait dun alliage de cuivre et dor blanc, est dessiné une grue et une feuille darbre. Au centre sont gravés quatre caractères chinois sur chaque face :
Sous le Ciel une Seule Chose,
Couteau, Trésor du Fils du Roi.
Cela, pour rendre compte de la noblesse de lobjet.
Monsieur Lim Won-jung est reconnu pour son excellence dans lart de fabriquer les Eunjangdo. Né en 1930, il a reçu plusieurs fois le premier prix du concours national de lartisanat. Il a été désigné bien intangible de la région de Kyongnam (numéro 15, artisan du métal) en décembre 1993 pour cette excellence.
ED