[ 12 ] Chunaengmu ( Chant du rossignol au printemps )
|
Il s'agit d'une danse de cour créée en 1828, sous le règne de Sunjo, par Somyong, le prince héritier, pour distraire la reine mère. Alors qu'il se promenait sous les saules par une belle journée de printemps, le prince fut ému par la beauté du chant du coucou : il fixa alors cette sensation dans les mouvements gracieux d'une danse. Cette danse est donnée sur une natte, dont la danseuse ne doit pas dépasser la limite. La musique qui l'accompagne est, de façon tout à fait exceptionnelle, dans le style populaire du pyungiohoesang, qui prévoit plusieurs parties sur des tempos différents. Au début de la représentation, la danseuse récite un poème, qui serait lui aussi de la composition du prince : Sous la lune qui luit, celle que j'aime se penche sur les fleurs en sa robe légère, et je suis si heureux... Le Chunaengmu est, de toutes les danses de cour, celle qui comporte le plus de mouvements et dont le langage corporel passe pour le plus poétique. Le pouvoir de suggestion de la pièce atteint son point culminant lorsque, tout près de la fin, sur un rythme qui va s'accélérant, la danseuse, esquissant un très léger sourire, joint les mains et s'incline comme si elle souriait aux fleurs.
YOUN Mi-young, l'interprète, a étudié à l'École nationale de musique traditionnelle. Elle est aujourd'hui membre de l'Institut national coréen de musique et de danse traditionnelles.